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La famille des Liliacées (Liliaceae)

C’est une famille de plantes particulièrement vaste. De l’ordre des Liliales, elle comprend plus de 250 genres pour plus de 2 500 espèces sous nos climats (4 000 sur l’ensemble de la planète).
Chez nous nous la connaissons sous la forme herbacée avec des racines en forme de bulbe (genre Ail – Allium sp.), de rhizome (Muguet – Convallaria majalis) ou tubéreuses (Asphodèle blanc – Asphodelus albus).

Les feuilles des Liliacées sont toujours alternes, elles se situent autour de la tige, avec généralement un départ du pied de la plante (Scille printanière – Scilla verna) et sont soit fines et linéaires (Muscari – Muscari neglectum, Ail rose – Allium roseum, Asperge – Asparagus officinalis), soit en forme de lance (Muguet – Convallaria majalis) ou de cœur ( Maianthème à deux feuilles – Maianthemum bifolium) soit ovales (Parisette à quatre feuilles – Paris quadrifolia).

Les fleurs sont solitaires et terminales (Tulipe sauvage – Tulipa sylvestris, Fritillaire ‘coquelourde ou œuf de pintade’ – Fritillaria meleagris) groupées en grappes (Sceau de Salomon – Polygonum multiflorum), en ombelles plus ou moins denses et arrondies (Ciboule – Allium fistulosum, Ail aux ours – Allium ursinum), en panicules, épis dont les fleurs ont un pédoncule (Hellébore blanc ou Vérâtre – Veratrum album) ou très particulières comme sur le fragon – (Ruscus aculeatus) où elles se trouvent sur l’avers des cladodes (il s’agit de rameaux aplatis en forme de feuilles plus ou moins coriaces qui se développent à l’aisselle des feuilles vraies qui sont, elles, réduites à de simples écailles caduques plaquées le long de la tige).

Les fleurs des Liliacées sont rarement unisexuées (mâles ou femelles) mais hermaphrodites ou bisexuées. Elles élaborent à la fois des gamètes des deux sexes, ce qui ne signifie pas que l’autofécondation soit possible dans tous les cas, les gamètes mâles et les gamètes femelles d’une même fleur ne parvenant pas toujours à maturité au même moment.
Le périanthe, ensemble de la corolle et du calice, comprend généralement 6 parties, le calice (ensemble des sépales), formé de 3 pièces souvent colorées et ressemblant à des pétales et la corolle formée de 3 pétales. On parle alors de tépales. Ces 6 pièces sont souvent très semblables, de même couleur et libres (Scille à deux feuilles – Scilla bifolia) ou soudées ensemble (Jacinthe des bois – Scilla non scripta ou Hyacinthoides non scripta)
Les étamines sont au nombre de 6 (2 fois 3). L’ovaire, supère, c’est-à-dire situé au-dessus du point d’insertion des différentes parties de la fleur, possède 3 cellules ou carpelles, on dit qu’il est triloculaire. Le style est généralement unique. Le fruit est une baie (Muguet – Convallaria majalis) ou une capsule (Colchique – Colchicum autumnale).
Les liliacées sont des fleurs hypogynes, toutes les pièces florales du périanthe et de l’androcée (parties mâles) s’insèrent sous le gynécée (ensemble des parties femelles). C’est une caractéristique fondamentale de cette famille.

Il est probable, si vous êtes jardinier, que vous trouverez plus de Liliacées dans votre jardin que sur les chemins de Sologne. On peut cependant en présenter quelques unes que vous rencontrerez au cours de vos promenades en région Centre ou…ailleurs.
L’une des plus belles et des plus délicates, à mon goût, reste l’Asphodèle blanc (Asphodelus albus) dont les fleurs blanches aux étamines orange sont regroupées en panicules serrées. Ses feuilles gris vert sont très fines, pointues même. Chanceux seront ceux qui la trouveront en Sologne où on la rencontre aux marges nord, ouest et sud avec, à notre connaissance, une seule station repérée en centre Sologne entre Lamotte-Beuvron et la Ferté-Beauharnais.
Pouvant être aussi grande mais habitant les prairies humides des collines du Massif Central (c’est le plus près pour nous) citons l’Hellébore blanc ou vératre (Veratrum album) dont les fleurs verdâtres se regroupent également en panicules denses. Attention : plante toxique ! Restons en montagne pour ne pas oublier le Lis martagon (Lilium martagon) dont les pétales (pardon  : les tépales) retournés lui donnent des allures de coiffe de sultan d’où sortiraient les anthères en guise de plumet ! En région centre, on le trouve dans certaines forêts du Pays-Fort, de la vallée de la Creuse et de la Bouzanne

Très rares en France à l’état naturel mais fréquentes à l’état naturalisé faisons l’honneur d’être citée à la Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris) et à la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris). La première s’observe encore à l’état sauvage dans quelques rares vignes du Bourgueillois, de Chinon et sur le coteau SNCF face au pont Mitterrand à Blois. Quant à la seconde on peut la voir dans la prairie des Arrachis à Saint-Laurent des Eaux et dans de nombreuses prairies du Véron au sein du PNR Loire-Anjou-Touraine.
 N’omettons pas le genre Gagea dont les espèces sont toutes protégées en France. Ce sont de petites plantes grêles, aux fleurs jaunes portant 6 tépales pointus en étoiles. Elles sont devenues extrêmement rares (encore présentes dans les prairies du Fouzon…). Vous aurez sans doute plus de chance de trouver, dans les prés ou les terrains cultivés, la Dame-d’onze-heures ( Ornithogalum umbellatum). Pas très haute, elle dresse ses fleurs en étoiles blanches et luisantes en une grappe d’aspect assez compact.
Passons sur le muguet et ses cousins que nous avons détaillés dans la lettre SNE de mai 2003 et attardons-nous un peu sur de magnifiques petites fleurs bleues, les genres Scilla et Muscari. Ce sont des plantes vivaces, bulbeuses, à feuilles basales fines et longues, souvent cannelées, raides ou souples, pointues avec l’extrémité ouverte ou resserrée (Jacinthe des bois – Scilla ou Hyacinthoides non scripta). Leurs fleurs sont en étoiles chez les Scilles, en tépales soudés formant clochettes chez la Jacinthe des bois et les Muscaris. Il vous faudra atteindre les bordures de la Creuse ou de la Haute-Vienne pour trouver la Scille à 2 feuilles (Scilla bifolia) et la Scille lis jacinthe (Scilla liliohyacinthus) aux feuilles en forme de lanières. Sachez toutefois que la première conserve une petite station dans un bois aux abords immédiats du péage autoroutier de Vierzon.
Quant aux Muscaris, vous aurez une petite chance de trouver l’Ail à toupet (Muscari comosum) avec son bouquet terminal de fleurs violettes, les autres, plus ternes, restant le long de la hampe et la petite Muscari neglectum, bleu noir et poussant dans des lieux secs.
Aussi bizarre que le penseraient certains, l’ail et ses voisins l’oignon, la ciboule, le poireau sont des Liliacées. Examinez de près leur fleur et vous comprendrez pourquoi, et si vous trouvez le terme « Alliacées » dans certaines brochures, ce n’est pas une famille mais un genre. Le genre Allium est très présent dans la région où l’on trouve, d’origine ou après un passage en culture, la Ciboulette (Allium schoenoprasum), différents oignons sauvages ou redevenus tels et dont j’éviterai une dénomination, l’Ail rose (Allium roseum) poussant pourtant plus au sud et le très odorant Ail aux ours (Allium ursinum) aux feuilles proches de celles du muguet et aux fleurs blanches en étoiles. Vous trouverez sans doute, si vous osez frotter la plante dans vos doigts et la sentir, d’autres espèces d’ail. Elles resteront d’autant plus difficiles à déterminer que l’on aura toujours des doutes sur la provenance. En effet, beaucoup de Liliacées sont cultivées comme plantes ornementales (muguet, lis) mais aussi comme plantes alimentaires (ail, oignon, ciboule, poireau, asperge) ou utilisées en pharmacologie (colchique, vératre). J’ai cité l’asperge, j’ignore si on la trouve à l’état sauvage en Sologne mais nous l’avons goûtée en Brenne (Asparagus officinalis) et pour ceux qui connaissent le Der, dans la Marne, je vous assure qu’en mai on peut y trouver son repas…dans certains coins !
Attention, le Perce-Neige, les narcisses et les jonquilles que certains ouvrages de vulgarisation indiquent comme Liliacées, n’ont pas la structure florale de cette famille. Les ovaires sont infères c’est-à-dire sous le départ du périanthe. Regardez bien. Elles se regroupent dans la famille des Amaryllidacées.

Bon courage pour vos découvertes, tenez-nous au courant car puisque nous ne sommes pas des savants, nous pourrons toujours chercher ensemble.

Jean-Claude Barthoux

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