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- 28 Juin
Le sol est bienveillant avec nous depuis la nuit des temps, à notre tour de l’être avec lui.
Après avoir vu en détails les bienfaits qu’il nous procure ainsi que les menaces auxquelles il doit faire face, rentrons dans le vif du sujet et découvrons les actions que nous pouvons mener à bien afin de prendre bien soin de lui.
Contrôle surprise ! Prenez vos stylos, une feuille et nous allons vous poser 3 questions auxquelles vous allez devoir répondre assidument :
· Pourquoi le sol a-t-il besoin de nous ?
· Quels sont ses 5 bienfaits dont nous bénéficions?
· Quelles sont les 5 menaces que nous lui infligeons ?
Vous avez une heure !
Alors ?
Assez rigolé, nous allons vous faire un petit récapitulatif de ces bienfaits et menaces dont nous avions parlé dans le dernier article.
Pour rappel, le sol nous nourrit et notre alimentation dépend à 95% de lui, il filtre notre eau et l’enrichit en minéraux. Ses nappes phréatiques nous permettent d’avoir des réserves d’eaux qu’il nous dessert en période de sècheresse. Mais ce n’est pas tout ! Il est également purifiant, c'est dû au carbone organique qu’il stocke grâce aux forêts et prairies. De plus tous ses habitants dégradent nos déchets et fournissent nos plantes en nutriments.
Voici donc ses 5 bienfaits :
- Son pouvoir nourissant,
- Son pouvoir filtrant,
- Son pouvoir de réservoir,
- Son pouvoir de stockage,
- Et son pouvoir de dégradation.
Ensuite ce que nous lui infligeons se tient en 5 points. Vous me direz « 5 points ? Ça va, ce n’est pas énorme alors ! ». Et bien si, nous dirions même que c'est une péninsule car ces 5 points sont dévastateurs sur le long terme. Nous faisons disparaître des espaces naturels pour en faire des espaces artificiels ce qui entraîne un manque de végétation et lui fait subir le choc de l’érosion. Notre activité le pollue et ce, depuis des millénaires ! L'activité humaine le tasse et le rend naturellement inapte à nous procurer les 5 bienfaits énoncés précédemment. Toutes ces menaces font que la matière organique du sol diminue considérablement et participe ainsi au changement climatique.
Les 5 menaces sont donc :
- L’artificialisation,
- L’érosion,
- La pollution,
- Le tassement,
- Et la baisse de la teneur en matière organique.
Ce que nous pouvons faire c’est l’aider, rappelez-vous une phrase mythique :
« un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité »,
aujourd’hui elle prend tout son sens, n'est-ce pas ?
Il y a donc 7 choses que l’état Français et l’Union Européenne peuvent faire. Ces 7 choses portent sur des pratiques agricoles, urbaines et écologiques.
Tout d’abord, il faudrait, vous l’aurez tous deviné, changer nos pratiques agricoles. Nous en voyons certains faire la grimace derrière leur écran... Et non, ne soufflez pas, du moins pas tant que vous ne savez pas de quoi nous voulons parler. Même si nous savons très bien ce que vous vous dîtes : « Ils vont les tuer nos agriculteurs, déjà qu’ils ne sont pas aidés et bien là c’est fichu ! ». Nous avons envie de vous dire : « Stop ! Renseignez-vous un peu avant de pester et après vous pourrez juger ».
France Nature Environnement et People4Soil envisagent de changer les pratiques agricoles instaurées depuis… toujours et votre association les a rejoint !
Ils veulent recentrer notre agriculture au niveau européen : c’est-à-dire « Favoriser le développement d’une agriculture diversifiée, intégrée à son environnement et liée au terroir, afin de valoriser les richesses patrimoniales que sont nos paysages, la biodiversité et une production alimentaire de qualité. », pour ce faire ils utiliseront la réforme de la PAC à venir ( voir la contribution FNE sur la PAC ) . Pour ainsi dire, il faut mettre fin aux importations des denrées agricoles provenant de pays où les espaces agricoles ont été gagnés sur de vastes déforestations si nous voulons être cohérent avec nos ambitions.
Mais les agriculteurs dans tout ça ?
Et bien, nous souhaitons utiliser le mécanisme de « primes PAC » pour les rémunérer et plus précisément récompenser les prestations d’intérêt général de l’agriculture, et ne plus apporter un simple soutien à la rémunération des agriculteurs quelques soient leurs pratiques : ainsi l’entretien des haies, la réduction drastique de l’usage des intrants chimiques, la couverture du sol entre 2 cultures, ainsi que la rotation des cultures, sont autant de pratiques qui aident le sol à fonctionner et à produire.
Ensuite, il faut que nous changions de modèle d’agriculture. A ce jour, nous sommes sur le modèle « pétrole-chimie ». Pour faire vite, notre agriculture est intensive et elle est énergivore. Nous sommes fortement dépendant du pétrole, nous utilisons cette ressource naturelle depuis toujours sans regarder son niveau baisser : machines agricoles, chauffage, climatisation, électricité, transport, fabrication, etc… Notre façon de procéder aujourd’hui est trop gourmande de cette ressource, il faut donc la modifier.
Pour que ce changement ait lieu, l’Etat doit accompagner nos chers agriculteurs vers d’autres pratiques. Il faut casser les vieilles habitudes et en promouvoir de nouvelles comme le fait de cultiver plusieurs espèces de plantes dans une même exploitation agricole (c’est ce qu’on appelle « la polyculture élevage ») et l’agro-écologie (c’est une façon de concevoir des systèmes de production qui s'appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes comme la permaculture par exemple).
De plus, la séparation de la vente et du conseil de produits phytosanitaires (vive le zéro pesticide !), permettra d’accompagner la réduction de l’usage de ces produits. D’une part, pour l’élevage en favorisant le lien au sol et l’élevage en plein air, nourrit par des productions de la ferme ou de fermes françaises voisines. D’autre part, pour les cultures (céréales, maraîchage, viticulture…) en favorisant des modèles de productions reposant sur l’agro-foresterie, et l’agro-écologie, bannissant tout ou partie des intrants chimiques, et limitant au maximum le travail du sol. Comme nous, nous sommes persuadés que vous n’avez pas envie d’ingurgiter des aliments contaminés, n’est-ce pas ? Tirons donc ensemble la sonnette d’alarme ! Ces modèles cités précédemment auront des indicateurs qui mesureront le retour de la matière organique dans les sols.
Enfin, la nouvelle filière agricole favorisera la lutte contre le gaspillage alimentaire en valorisant les productions qui jusqu’ici étaient jetées, et sera dirigée en priorité dans des filières de proximité.
Nous allons nous arrêter là pour les 7 choses à changer, on en est à une et c’est déjà un bon début !
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