Des méduses dans les plans d’eau de Sologne ! Un propriétaire n’en croyait pas ses yeux. Immédiatement, il m’a prévenu et quand il m’a appelé, je me suis demandé si ce n’était pas un canular. Mais une fois sur place, je me suis rendu à l’évidence en se penchant au-dessus de l’eau, il y avait des méduses grosses comme des pièces de deux euros.
Une découverte qui m’a intrigué et je me suis lancé dans des recherches sur Internet. Ces méduses possèdent des tentacules urticants pour immobiliser leurs proies qui sont en général des zooplanctons. Mais elles ne sont pas dangereuses pour l’homme.
Ce phénomène est extrêmement rare, il se produit après une longue période de chaleur propice au développement du phytoplancton à fleur d’eau. Friandes de cette denrée, les Craspedacusta sowerbyi, après plusieurs transformations, remontent en surface pour se nourrir et offrir un spectacle peu courant et très surprenant.
Cette espèce ne se développe qu’en eau douce et en milieu tempéré. Ce petit animal complexe a un cycle de vie particulier et ne passe que très rarement par le stade de méduse. Le plus souvent l’animal reste en profondeur à l’état de polype, accroché à un support solide tel une huître ou une moule. Après une reproduction asexuée, et dans le cadre de conditions climatiques exceptionnelles, certains polypes se mettent à bourgeonner, pour donner naissance à des méduses.
La Craspedacusta sowerbyi fut découverte à Londres en 1880, dans un bassin du Kew Garden. On a d’abord pensé que l’animal, du fait de la présence de plantes brésiliennes dans le bassin, était d’origine tropicale. Depuis les scientifiques ont démontré que cette méduse, d’à peine plus de deux centimètres de diamètre, aurait pour point de départ le fleuve Yang-Tse-Kiang, en Chine. Aujourd’hui elle est présente partout dans le monde où les eaux ont une température supérieure ou égale à environ 20 degrés.
Contrairement à ses cousines de haute mer, cette petite méduse n’est guère dangereuse pour l’être humain. Elle l’est plus face à des phytoplanctons et à de petits crustacés. Elle est, en effet, équipée de flèches urticantes, fatales pour des animaux parfois invisibles à l’œil nu. On est loin des graves réactions allergiques que le baigneur peut connaître quand il se frotte à un spécimen plus conséquent.
Dès que le soleil s’est fait moins ardent, ces sympathiques bêtes, au nom pour le moins imprononçable ont disparu. Jusqu’à l’année prochaine ?
Guillaume Chenuet