Les Cardamines, dont plusieurs espèces se découvrent dans notre région, sont des plantes herbacées généralement glabres ou à poils rares. Les feuilles sont simples ou pennées, les deux formes pouvant coexister sur la même plante. Les fleurs se présentent en grappes ramifiées au sommet des tiges. Elles sont de couleur blanche ou pourpre en passant par le violet et le rose. Elles s'épanouissent dés la fin de l'hiver. Le fruit est une silique (sorte de gousse). De la famille du chou – Brassicacées ex Crucifères - elles ont quatre pétales et quatre sépales, plus ou moins visibles.
Le mot "Cardamine" dérive du grec "Kardamon" (Cresson). On appelait "Cardamon" le Cresson alénois (alénois : de orlénois, orléanais) ! Dans cet article, nous présenterons deux espèces : la Cardamine hirsute et la Cardamine des prés.
La Cardamine hirsute ou hérissée ou Cressonnette (Cardamine hirsuta) est celle que l'on rencontre le plus fréquemment sur le sol siliceux de la Sologne. On la trouve partout, dans les cours, les jardins, les champs, les talus, sur les murs, dans les haies et même sur les décombres.
Elle est petite (10 à 20 cm), annuelle ou bisannuelle et se présente sous forme de touffes d'où émergent des tiges grêles, glabres et flexueuses, portant de minuscules fleurs blanches à quatre pétales et quatre sépales, ces derniers étant parfois absents. Les feuilles inférieures sont en rosette, elles portent de nombreuses folioles parsemées de petits poils raides, la foliole terminale étant souvent arrondie et dentelée.
La pollinisation se fait par les insectes (entomogamie). Le fruit est une silique lisse, fine, longue et dressée. Les graines se dispersent après éclatement brusque de la silique parvenue à maturité.
La Cardamine hirsute se consomme en salade. Elle est très riche en vitamine C et en antioxydant.
Elle est capable de s'adapter à des conditions extrêmes, on la trouve en Sibérie et dans les pays nordiques.
Vivace, de 20 à 50 cm , elle porte des fleurs lilas, roses, blanches, la couleur étant très variable. Les anthères, jaune pâle, sont généralement très visibles. Le soir, la fleur a tendance à s'incliner et à se fermer.
Les feuilles sont de deux sortes : celles de la base ont des folioles arrondies, celles de la tige florifère possèdent des folioles très étroites, nombreuses (neuf à quinze par feuilles) . En froissant ces feuilles ou en cassant la tige on provoque l'écoulement d'un latex abondant contenant des huiles essentielles. Ces feuilles portent des nectaires, glandes produisant du nectar qui attire les abeilles.
Si les feuilles de la base servaient autrefois à confectionner des potages, aujourd'hui on les préfère en salade ou en accompagnement de salade, le goût cru étant assez fort. Dans les Cévennes, on s'en sert encore pour aromatiser le boudin.
Riche en vitamine C, la plante fraîche est tonique, expectorante et antiscorbutique, ce qui en faisait, au Moyen-âge, la plante à utiliser en fin d'hiver comme revivifiant.