Nouvelle dans l’association depuis quelques mois, cela faisait un petit moment que j’entendais parler de ce fameux Wetlands permettant aux salariés et bénévoles de se réunir le temps d’une journée autour de nos amis à plumes. Au départ, ce comptage des oiseaux d’eau hivernants me semblait être une initiative de SNE pour recenser les différentes espèces présentes en Sologne et le nombre d’individus, une action qui me paraissait totalement en cohérence avec les projets du groupe ornithologique.
Mais en me renseignant plus en détail, j’ai finalement découvert que cette action était internationale ! Chaque année, lors d’une période précise, les naturalistes des presque 150 pays concernés œuvrent tous pour le même objectif : le recensement des oiseaux d’eau pour connaître l’état des populations et ainsi mettre en place les mesures de conservation et de protection nécessaires. SNE participe donc depuis plus de 10 ans à cet événement international qui est coordonné en France par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et chez nous par Eva, chargée de mission naturaliste.
Après avoir compris tout l’enjeu de ce comptage, il était donc évident pour moi d’y participer afin de vous partager, au travers de cet article, l’un des projets essentiels des activités naturalistes de l’association. Me voilà donc engagée pour embarquer dans cette aventure d’un jour.
Dimanche 19 janvier, 8h40, je me rends sur le parking du foyer jeunes travailleurs de Romorantin, où j’avais rendez-vous, après m’être bien couverte (5 couches en haut, 2 couches en bas, le compte est bon !). Pas de chance, ce jour-là, une randonnée était organisée et le parking bondé ! De quoi ajouter un stress supplémentaire à mon retard de quelques minutes (eh oui, je ne m’attendais pas à du gel et donc à devoir gratter le pare-brise de ma voiture !). Finalement, je parviens enfin à trouver une place et rejoins Michel, administrateur de l’association dans son gros van bleu avec à ses côtés Jean-Baptiste, chargé de mission environnement & biodiversité. Nous voilà donc partis direction la maison d’Angélique, chargée de mission naturaliste, et Teddy où notre arrivée était attendue.
Une fois tout le monde à bord, il était l’heure de se diriger vers Marcilly-en-Gault, là où Eva, l’organisatrice de cet événement, avait donné rendez-vous à tous les bénévoles. Quelques minutes plus tard nous sommes les premiers sur place ! Quelle déception d’apercevoir proche de la place de l’église un stand qui distribuait du vin chaud mais qui ne nous était pas destiné !
Rapidement, les autres participants arrivent petit à petit et nous commençons déjà à sentir le froid qui nous gagne avec ce soleil à peine levé. L’appel est fait, nous attendons les quelques retardataires, et nous nous retrouvons rapidement à 28, nombre idéal pour couvrir la cinquantaine d’étangs sélectionnés (eh oui nous ne sommes pas dans la Sologne des étangs pour rien) !
9h passé, il est l’heure pour chaque groupe, après avoir écouté les explications d’Eva, de monter en voiture et de commencer cette journée de comptage ! L’objectif est simple : dénombrer les espèces présentes sur les étangs et le nombre d’individus dans chacune en réalisant 2 comptages à 15 minutes d’intervalle.
L’équipe au complet, nous partons direction notre premier point de comptage à l’étang de Panama accompagnés par Charlotte, Maxime et Cassandre, adhérents de l’association, qui nous suivent en voiture.
Une fois tout le matériel sorti et installé, nous nous sommes lancés ! Jumelles à la main et yeux dans les longues vues, chacun essayait de compter le nombre d’oiseaux qu’il voyait et Jean-Baptiste prenait en note, configuration qui est restée identique une bonne partie de la journée.
Sur cet étang, les cygnes ne manquaient pas et étaient accompagnés de canards colvert ou encore de foulques macroule.
Puis, quelques minutes plus tard, nous décidons de plier bagage pour se rendre sur le deuxième étang de notre carte : l’étang de Fontenille.
L’accès à ce deuxième point de comptage n’était pas évident. Nous avons dû marcher plusieurs minutes dans un chemin boueux pour pouvoir arriver à notre poste d’observation mais nous avons été récompensés par un bain de soleil qui avait son avantage mais aussi son inconvénient. En effet, même si la chaleur du soleil a permis de réchauffer nos petits pieds tout congelés il ne nous aidait pas dans l’observation des espèces d’oiseaux. Avec les reflets du soleil dans l’eau on n’y voyait plus rien, difficile donc de comptabiliser le nombre d’individus sur cet étang. Heureusement pour nous, les yeux aiguisés de certains membres du groupe ont tout de même pu apercevoir cygnes, grandes aigrettes ou encore grands cormoran.
Puis, non loin de notre position se trouvait le troisième poste de comptage à l’étang Charné. Après quelques pas, nous sommes donc rapidement arrivés à ce nouveau point d’eau où nous nous sommes aperçus qu’il était principalement occupé par des canards.
Au final, la matinée s’est plutôt vite enchainée avec, par la suite, l’étang Giraude où nous avons retrouvé, entre autres, des cygnes et des foulques macroule ; l’étang de la Verrière où notre point d’observation ne nous permettait pas de compter suite à un manque de visibilité ; l’étang de la Goujonnière où nous ne sommes pas parvenus à apercevoir d’oiseaux excepté sur la route du départ en voiture où nous avons remarqué à travers les vitres des foulques macroule ; l’étang de Pontbertas avec des observations identiques aux premiers étangs que nous avons visités : foulques macroule ou encore hérons.
Etang Giraude |
Etang de la Verrière |
Etang de la Goujonnière |
Etang de Pontbertas |
Pour terminer la matinée, nous nous sommes rendus, quelques minutes avant le repas, à l’étang de Barbou ou la chance nous a souri. En effet, dans cette zone, beaucoup d’espèces se baladaient devant nos yeux comme des cygnes, des canards souchet ou encore des fuligules morillon. Nous avons même pu apercevoir un individu, qui semblait imposant, voler au-dessus des arbres mais qui n’a malheureusement pas pu être identifié.
Puis, la faim se faisant ressentir, nous nous sommes dirigés vers le point de rendez-vous du pique-nique où nous avons retrouvé toutes les autres équipes pour prendre ensemble notre déjeuner. Moment durant lequel quelques chanceux ont pu apercevoir un canard mandarin flotter sur un petit étang de Sologne, territoire qui n’est pas du tout habituel à cette espèce vivant plutôt en Asie. Il s’agissait donc vraisemblablement d’un oiseau échappé de captivité.
© Frédéric Pelsy |
Une fois ce petit moment de détente passé et nos ventres bien remplis, nous avons repris la route toujours dans le van bleu couinant de Michel pour continuer notre journée de comptage. Pas de chance, le beau soleil du matin s’est vite fait balayer par la grisaille.
Mais il en fallait plus pour nous décourager ! Direction les étangs des Loges puis du Mouet et du Vieux Mouet où nous avons recensé des foulques macroule, des canards colvert, des grandes aigrettes mais aussi des fuligules morillon.
Etang des Loges |
Etang du Mouet |
Etang du Vieux Mouet
Et nous voilà rapidement arrivés vers la fin de notre liste de 12 étangs.
L’étang de l’Ouaillerie était l’avant-dernier et nous a réservé une belle surprise puisque de nombreux individus voguaient sur l’eau que ce soit des sarcelles d’hiver ou encore des canards colvert sous les yeux d’une grande aigrette à l’opposé de nous.
Puis, après qu’Angélique et Michel m’aient rapidement appris à reconnaître une sarcelle, nous avons plié baguage une dernière fois pour se rendre un peu plus loin à l’étang de la Fédération de pêche où un joli observatoire a permis d’identifier notamment des foulques macroule et encore une fois des canards colvert.
Puis, est arrivé ce qui devait arriver : la pluie ! Nous avons donc rapidement fini notre comptage pour cet étang afin de retrouver la voiture et se mettre à l’abri. Notre mission accomplie, nous avons pu retourner au lieu de rendez-vous du matin afin que chacun puisse retrouver sa voiture et rentrer chez soi.
Cette journée a été une très bonne expérience ! En plus d’être utile pour le recensement des espèces d’oiseaux d’eau hivernants en Sologne, elle permet aux volontaires de profiter de la beauté des étangs qui crédibilise totalement l’appellation donnée à notre territoire : « la Sologne des étangs ».
La contribution de SNE au comptage Wetlands permet à chacun, ayant des connaissances en ornithologie ou non (comme moi), de découvrir la biodiversité de notre région et d’en apprendre beaucoup sur nos amis à plumes qui occupent nos étangs.
Alors si vous hésitez pour l’année prochaine, arrêtez et lancez-vous (mais pensez à bien vous couvrir quand même) !
Anaïs